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8 et 9 octobre 2001... préparation au départ...

Temps magnifique, ce matin du 8 octobre. Idéal pour une plongée à Silfra me dit Tomas, en rigolant. Il sait que je vais passer la majeure partie de la journée à préparer la voiture pour le départ. Je dois tout sortir et prévoir également le voyage sur le Dettifoss pour une semaine, durant laquelle j'aimerais développer un maximum de films. Tomas est pressé de voir les ancres du "Pourquoi-Pas?". Je lui présente les négatifs sur la fenêtre. "Impressionné" doit être le terme que je dois utiliser pour décrire son expression. Il me regarde et me dit, d'un air tout à fait naturel: "Manu, do you want to have an interview with a journalist of the Morgunbladid?"... Il ne me manquait plus que cette oportunité pour terminer en beauté mon voyage en Islande... Le Morgunbladid est "le" journal de l'Islande et il est lu par la majorité des Islandais. Tomas se fait un malin plaisir en se tordant de rire devant moi, il vient de me surprendre encore une fois. Il ne lui faut évidemment que quelques minutes pour me passer le journaliste sur son natel. Rendez-vous demain matin avec Gudjon Gudmundsson, journaliste au Morgunbladid. 10 heures à Reykjavik.

Après-midi de nettoyage, de rangement et d'organisation pour repartir "tout neuf" vers la Norvège. Tout ceci en plein soleil, en tee-shirt, pendant que de nombreux amis de Tomas défilent en combinaison pour aller se ballader en jetski ou en zodiac sur une mer d'huile... J'enrage tout en rigolant et me remémorant tous ces bons moments que j'ai aussi vécus. J'ai ouvert tous les boxes sur le toit de la voiture afin de puiser dans mes réserves d'alimentation, de films, de révélateurs et libérer ainsi un peu de place pour les "petites" choses que j'emporte d'Islande. Dans ces quelques souvenirs se trouvent une certaine quantité de pierres magnifiques de Dritvit, des morceaux de lave du mont Hekla, quelques "Puffins", entendez quelques macareux... en statuette, trois ou quatre livres. J'avais prévu ces instants de rangement dans mon programme, dès l'organisation de mon voyage. Si le temps avait été beau, je me serais arrêté en bord de mer pour faire tout le nécessaire. En cas de pluie... le gigantesque parking sous-terrain de Kringlan, le plus grand espace commercial d'Islande m'aurait dépanné. Mais quelle chance tout de même d'avoir à disposition le local du club pour tout préparer Je termine vers 19 heures les rangements du véhicule, il ne me "restera" que la préparation du matériel que j'emporte sur le cargo.

Revanche de la pluie ce matin, 9 octobre, et c'est la tempête... La route de Keflavik à Reykjavik est balayée par un vent si violent que j'ai peine à maintenir la voiture en ligne droite. J'arrive au Morgunbladid à l'heure prévue. J'oubliais... hier soir Tomas m'a dit qu'il serait aussi là pour voir un autre journaliste. Dès l'entrée dans le hall il se précipite vers moi en me disant que c'est le jour de la victoire. Il semble heureux comme jamais. Il m'explique brièvement ce qui vient d'arriver. Le gouvenement Islandais vient de reconnaître enfin l'enseignement PADI, pour la plongée. Jusqu'ici aucune reconnaissance n'était accordée, aucun statut au niveau des professionnels de la branche. Maintenant il va enfin pouvoir utiliser toutes ces ressources qu'il a si bien engrangées ces dernières années. Son école de plongée, "Ecole de plongée d'Islande" peut devenir une société qu'il va coupler avec diverses activités, notemment celle de "Blue Army".

Nous sommes accueillis par le journaliste puis Tomas s'en va en me rappelant que c'est son jour de victoire. Je vais passer près d'une heure et demie à répondre aux questions relatives à mon voyage et à présenter le site internet "pourquoi-pas.ch". On parle également de la plongée en Suisse. En abordant le site, il me demande si les gens en Suisse, payent pour l'accès aux images. Je lui réponds que l'entrée est gratuite. Bien évidemment les photos du site sont soumises à mon copyright mais elles sont cependant à disposition pour des usages privés. Reste que cela lui semble drôle que l'on puisse faire tout cela gratuitement. Grâce à cela, je pense qu'un nombre important d'Islandais viendront également visiter le site. J'ai emporté avec moi les négatifs du "Pourquoi-Pas?" et des diverses plongées à Thingvellir. Je mets à disposition, pour un article, les images du site ainsi que deux prises de vue sous-marine en noir et blanc. L'article paraîtra dimanche prochain, c'est le meilleur jour de la semaine au niveau du nombre de lecteurs. Tomas me promet d'en envoyer quelques exemplaires en Suisse, dès la semaine prochaine.

En fin de matinée... dernière chasse aux "puffins" à Kringlan... Tomas me téléphone et me propose de rentrer dès que possible à Keflavik pour me faire visiter quelques endroits avant de partir. Je termine donc ma visite à Reykjavik un peu précipitamment. Je sais que très probablement je disposerai d'un peu de temps demain, après avoir donné la voiture à Eimskip.

A peine arrivé au club que nous embarquons dans son 4x4. Petit arrêt à l'aquarium qu'on ouvre tout exprès pour nous. Puis nous atteignons l'extrémité de la presqu'île Sud-Ouest de l'Islande. Le vent souffle violemment et il fait vraiment froid. Un cargo croise à l'horizon. Tomas m'explique qu'il y sur la côte une quantité invraisemblable d'épaves. En effet, à cet endroit précis, le Gulf Stream se sépare en deux, fendu par la péninsule de Reykjanes. Il donne naissance à deux gigantesques courants tournant le long de la côte. Dans ce paysage également on voit apparaître le début de la fissure terrestre allant vers Thingvellir. Très certainement, me dit-il, il doit y avoir dans la fissure sous-marine qui continue vers le continent américain, une quantité d'épaves impressionnante qui ont gentiment glissées vers les fonds. Impossible d'y plonger, forcément... Après une courte, mais vraiment très courte montée au phare, nous prenons la route de Grindavik, en direction de Blaa Lonid, Blue Lagoon.

Blue Lagoon and... Tomas
Il insista très souvent durant ces dernières semaines pour que j'aille m'y baigner. Voyant que je n'y suis finalement jamais allé, il me fit comprendre que c'était un "must" et que tout voyageur séjournant sur l'île comme je l'avais fait, devait s'y rendre sans aucune excuse... Eh bien c'est fait. Tout à fait exceptionnel. Entrée gratuite pour le petit Suisse, évidement. Une baignade dans une eau bleue à 40°C environ, au pied d'une centrale géothermique plantée au milieu d'un désert de lave. L'eau salée provient de sources à plus de 1800 mètres sous terre. Après avoir alimenté la centrale et perdu de sa chaleur, elle est rejetée dans le lagon. Sa forte minéralisation dispose d'un pouvoir curatif pour certaines maladies de la peau. Blue Lagoon a été créé de façon artificielle et involontaire en construisant la station géothermique fournissant du sel. Les boues et l'eau déversées sur le champ de lave constituèrent un lac à faible profondeur où les eaux chaudes permettent la baignade.
C'est le soir, à la tombée de la nuit lorsque les tours de la centrale émanent une lumière blafarde et quand la brume se mélange aux volutes de vapeur que le bain revêt un aspect fantasmagorique. Il est sans danger, même pour les enfants, puisque la densité de l'eau empêche de couler.

La jeune fille qui pose sur la petite photo publicitaire ci-contre, photo parue sur un quart de page dans le Morgunbladid... est bien, c'est la fille de...Tomas.

De retour au club, nous tentons d'atteindre David. J'aurais plaisir à prendre un café avec lui avant mon départ. Je dois le rappeler demain. En attendant, ce sont encore quelques préparations pour le départ et quelques recherches... mon passeport a disparu. Tomas est plus inquiet que moi... il me propose de tout ressortir de la voiture... Il n'en est pas question. Si je ne parviens pas à mettre la main sur ce petit livret de malheur, les douaniers se contenteront d'une des photocopies que je garde toujours avec moi. Ce sont des copains pour moi les douaniers... maintenant....

J'avais demandé à mon cher ami Islandais qu'il me prépare un petit texte sur son fameux combat de ces dernières années pour la reconnaissance de la plongée en Islande, il me l'a transmis et je me fais un point d'honneur à le glisser sur une page du site. La version française ne saurait tarder...Je prends tristement congé de lui, en fin de soirée. Nous allons bien-sûr garder contact. Je lui fais un dernier petit cadeau... du chocolat suisse que j'avais soigneusement gardé en réserve sur le toit de la voiture, afin d'éviter que je ne le dévore, en cas d'urgence...

10 octobre 2001... départ...

Voici donc le matin que l'on ne voulait jamais voir arriver. Je termine le chargement de la voiture, ferme la porte du club et après une minute d'hésitation, je laisse glisser la clef dans la boîte aux lettres. Je m'en vais de Keflavik et le trajet vers Rekjavik ne me parut pas bien long. Tant de souvenirs meublaient les bords de route, et rien pour m'arrêter. A chaque croisement, les indications semblaient m'attirer pour une dernière, toute dernière visite. Mais on ne part jamais ainsi... J'emportais dans mes bagages des souvenirs inoubliables, des images plein les poches et des amis plein la tête. Tomas, en me serrant la main chaleureusement hier soir, m'avait dit que le club lui semblerait bien vide après mon départ. J'ai l'impression de me perdre dans ce minuscule espace que j'emporte avec moi depuis maintenant deux mois. Mais ainsi va la vie. Je pars désormais vers d'autres rencontres dont certaines seront d'autant plus intéressantes qu'elles sont le fruit et le travail de contacts que Tomas à préparés pour moi.

Je règle les affaires douanières en quelques minutes... tout est possible... en Islande, d'autant plus que je viens de retrouver le fameux passeport, bien rangé à sa place. Je me dirige ensuite vers le Dettifoss où ma cabine est prête. J'y dépose deux sacs remplis de travail, à savoir, des films à développer, un site internet à compléter, du courrier à traiter et... de la lessive...

Le Dettifoss quittera Reykjavik demain après-midi vers 13 heures. J'ai réussi à atteindre David et nous passons encore quelques instants au Café Paris, au centre ville. Nous parlons plongée entre deux averses de fine grêle. Il me reconduit en fin d'après-midi au cargo.

J'organise un peu ma cabine et je retrouve à nouveau ces sensations étranges de la vie sur l'eau, bercé par un léger roulis et par le ronronnement du moteur du Dettifoss, 7 étages plus bas.

suite...
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