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1 octobre 2001,.. contre vents et marées...

Rien à faire, le vent violent continu de plus bel ce matin... Je décide tout de même de préparer une plongée à Thingvellir, pour cet après-midi. Hier soir Tomas, incroyable Tommi, a réussit à atteindre le maire de Seydisfjördur, à obtenir une autorisation de plongée sur "El Grillo", et à trouver une sécurité de surface... en moins d'une heure. Bingo! c'est la ligne droite pour cette nouvelle épave... il ne reste que la météo... Depuis trois jours des vents extrêmement violents balayent toute l'Islande. Impossible de tenter une sortie en mer. Je suis de toute manière condamné à attendre au moins trois jours dès la fin de la tempête avant de mettre quoique ce soit en route. L'épave de "El Grillo" se trouve sur la côte Est. Environ 12 heures de route pour y parvenir, autant dire que je dois attendre que les conditions soit vraiment idéales. De plus, la visite de cette épave est soumise à des autorisations strictes, probablement dues à sa position, au milieu du Seydisfjördur et à sa profondeur. N'oublions pas que nous sommes en mer froide, avec des conditions de courant et de température relativement difficiles à gérer. Quelles belles dernières images emporterai-je de l'Islande avec une plongée sur l'"El Grillo" et le "Pourquoi-Pas?". J'oubliai de dire que, depuis mon retour du "Pourquoi-Pas?", Tomas n'a qu'une idée en tête, c'est de plonger avec moi sur cette épave. J'attends, impatiemment, que les vents tournent...

En fin de matinée je me retrouve à Thingvellir, le temps est couvert. Il faisait pourtant beau à Keflavik il y a un peu plus d'une heure... c'est l'Islande. J'attends une heure dans la voiture et je m'endors. Les volumineux nuages qui voyagent très vite par dessus le lac ne me laissent aucune chance pour effectuer mes images. Je rentre bredouille à Keflavik.

en attendant que le vent se calme, je vous présente quelques amis-oiseaux...
2 octobre 2001,.. attente toujours...

Rien de nouveau sous le "soleil"... sous le vent. C'est l'attente d'une mise en place des éléments contre lesquels on ne peut que s'armer de patience.

Je profite de cette journée pour travailler un peu la maquette du livre pour l'an prochain et je developpe quelques films, spécialement ceux concernant les prises de vue sous marine de Silfra. Je me vois contraint de "distiller" un peu ces images sur le site car j'aimerais en garder l'exclusivité pour l'exposition, à mon retour. J'en dispose tout de même quelques-une sur les pages du site, histoire d'exciter, je l'espère la curiosité.

En début d'après-midi le vent semble s'estomper un peu... force 4 ou 5. C'est toujours l'attente. Tomas téléphone en début de soirée à Seydisfjördur, la météo est vraiment infernale dans le Sud-Est. Il me propose de mettre "El Grillo" en réserve pour la fin de la semaine ou le début de la semaine prochaine.

3 et 4 octobre 2001,.. plongées à Silfra...

Deux jours consécutifs de plongée à Silfra. Le vent s'est considérablement calmé, il faut maintenant patienter deux ou trois jours afin que la mer regagne sa clarté. Une tempête d'une violence extrême a fait rage sur le Sud-Est, provoquant des torrents de boue et la coupure de la route menant à Seydisfjördur. Impossible d'atteindre la ville. Pas de chance... décidément l' "El Grillo" ne veut pas de ma visite. Il reste cependant une chance pour une nouvelle tentative du "Pourquoi-Pas?", à Borgarnes.
Arrivée à Thingvellir, je passe près de deux heures dans la voiture à attendre que la lumière veuille bien se faire un peu plus présente. 3 octobre, 15h30. Impossible de tenter des prises de vue. Je m'équipe cependant pour une exploration en grotte dans la partie précédent la faille. J'emporte quelques précautions... 4 lampes sur accus, indépendantes les une des autres, montées sur un casque et un fil d'Ariane sur dévidoire. Je prépare le bi 2x 12 litres et je m'engage dans l'ouverture d'une largeur d'environ 3 mètres. Entrer dans une telle fracture c'est pénétrer dans un monde sans pareil, formé d'un seul coup de hache. Au premier resserement je croise des fils accrochés au rochers. Je ne sais pas de quand date la dernière bulle d'air sortie d'une bouteille mais cet endroit n'est guère fréquenté des plongeurs. J'ai entendu parler d'un groupe de plongeurs allemands, venus à Thingvellir pour faire de l'exploration, il y a peut-être trois mois. Serait-ce là des restes de fils de leur recherche? Je continue ma descente, en prenant soin, tout les 3 ou 4 mètres à me retourner pour voir si je perçois encore la lumière du jour. Il n'y a presque aucune vie dans cette eau limpide... quelques jeunes truites effrayées par les éclairages, qui très probablement rejoindront le lac un fois l'âge adulte atteint. Je crois aperçevoir le sol, crevé d'une ouverture au centre de la faille. L'accès à deux petites salles quelques mètres plus bas solde l'exploration. La vision de la fissure vue d'en bas me fait sursauter... je n'arriverais jamais à repasser par là... Il y a manifestement un véritable trompe-l'oeil car l'entrée de la faille semble si étroite qu'un instant j'imagine le scénario d'une lourde pierre qui aurait glissé sur mon passage. Ce n'est qu'illusion. La sortie est bien là et je regagne la lumière, jettant quelques coups d'oeil ici et là pour voir si d'autres galeries se cachent. Observant la surface depuis 3 mètres de fond, je constate que la pluie m'attend, de pied ferme.

Sur le chemin du retour, je m'arrête à Reykjavik pour la soirée. La date de mon départ ayant été repoussée, j'ai saisis l'occasion de passer un moment de plus avec Alfrun Gunnlaugsdottir, écrivain et professeur à l'université de Reykjavik, avec qui j'ai fait connaissance la semaine dernière. Restaurant chinois, ce soir. Je découvre ensuite le Reykjavik et l'Islande du siècle passé au travers d'un livre de photographie qu'elle me fait découvrir. En plus de cent ans certains villages de trois maisons sont devenus les grandes villes de l'Islande. Passionante, cette découverte de la vie que devait avoir ce peuple perdu au bout du monde. Il y a aussi l'histoire de ce Pasteur de Kirkjubaejarklaustur, dans le Sud qui raconta, au XVIII ème siècle la vie des gens et surtout la plus gigantesque éruption volcanique que l'Islande aie connu. Une fissure vplcanique de près de 40 kilomètres de long. Dommage, ce livre n'existe qu'en islandais... Petit détail: je viens de m'offrir un petit dictionnaire français-islandais.

Au 4 octobre... J'ai le plaisir de pouvoir enfiler ma tenue de plongée au sec. Pas de pluie. Il y a même, un petit rayon de soleil, celui là même qui me fais me hâter pour tenter quelques prises de vue. Pour une mise à l'eau qui ne devait durer que 35 à 40 minutes, finalement je sors de Silfra après une heure et demi de plongée, à faible profondeur.

La lumière a bien évidemment changé au cours du trajet dans la faille. L'allée semble facile car le courant vous emporte. Seul les moments d'arrêt pour les photos sont un peu difficile. Régler la mise au point et le cadrage, palmer à contre courant pour tenter de rester en place et s'équilibrer pour ne pas descendre ou remonter, voilà beaucoup de temps consacrer pour une seule image, que l'on abandonnera parfois.

Arrivé au troisième cayon, je rebrousse chemin afin de voir le paysage dans l'autre sens. Je suis à contre courant... Je regagne l'endroit de ma mise à l'eau, mes mains vont garder la forme des poignées du boîtier étanche pendant de longues minutes. Inutile de dire que l'on est pas très bavare en sortant d'une eau à 4°C. Mais cela valait la peine, une fois de plus .

Je crois que même une centaine de plongées dans ce site fascinant n'arriverait pas à me lasser...

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