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Derniers jours d'automne

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5 octobre 2001,.. le lagon de Silfra...

le lagon de Silfra...
Ciel presque sans nuages, légère brise sur l'océan. La journée s'annonce vraiment belle. La route qui part de Reykjavik vers Thingvellir dévoile quelques sommets dont les arêtes sont écorchées de neige. En premier lieu nous avions prévu une plongée sur le "Pourquoi-Pas?", mais le vent est encore un peu fort et je vais attendre demain ou dimanche pour une autre tentative. La météo, pour autant que cette dernière puisse se prévoir deux jours à l'avance, annonce un week-end "ensoleillé". Aujourd'hui, me dit Tomas, c'est le jour parfais pour Thingvellir. Il me redessine le plan du site, sur 250 mètres de longueur. La fin de la faille débouche sur le lac ou sur un lagon...
J'avais eu la possibilité de visiter cet endroit voici quelques semaines, avec David et je m'étais promis un retour pour faire des prises de vue... c'est chose faite. Je pars du premier lac de la faille, entre dans la grotte, débouche sur le second lac. Les rayons du soleil sont d'une netteté absolue au delà de 20 mètres. Je profite de cette lumière magique pour prendre d'autres accès pour arriver au dernier cayon avant le lagon. Le passage à très faible profondeur qui y mène peut-être contourné par une petite grotte. Tomas me l'a décrite comme étant vraiment très étroite. Confirmation! c'est vraiment très étroit. Je suis parti cet après-midi avec le bi de 2x12 litres sur le dos et le caisson étanche sur le ventre et çà passe en raclant à plusieures reprises.
Mon choix concernant les doubles bouteilles n'est pas dû à une question de quantité d'air, le mono-bouteille de 18 litres aurait amplement suffit; mais à une question d'équilibre. Deux bouteilles sur le dos me donne une stabilité vraiment agréable pour photographier, contrairement à une seule bouteille qui "roule" un peu sur le dos. Il faut aussi dire que la position lors de la prise de vue en générale se fait en pleine eau, évitant ainsi tout remou qui troublerait l'eau. Les dépôts sur le sol sont si fins qu'un seul coup de palme suffit à déplacer des milliers de microparticules et à empêcher toute prise de vue pendant de longues minutes. Le courant entraîne particules et plongeur vers le lac. A plusieures reprises je me suis dit que j'allais rapidement au lagon et que je me contentais de travailler uniquement sur ce site d'environ 20 mètres de diamètre. Mais à chaque fois je suis arrêté en chemin par des lumières profondes et je m'"égare" quelque peu...
éclats de lave au fond du lagon...
J'arrive au lagon après 40 minutes de plongée. Ce dernier doit avoir une profondeur moyenne de 3 ou 4 mètres. Avec le soleil et l'inertie de la plongée, on se trouve sur la lune. Décor de cratère et de lave vraiment surprenant. J'y reste jusqu'à la dernière prise de vue, 20 minutes plus tard. Silfra, et son lagon , reste pour moi une des plus merveilleuses expériences de ma vie de plongeur, hors du temps, hors de l'espace. Reste que ce fameux lagon se mérite un peu, 250 mètres de palmage en allée simple. Le plus dur reste à faire... vous avez le choix du retour par l'eau, soit la même longueur à contre-courant, ou sortir de l'eau et marcher, avec tout le matériel, sur des lichens et des rochers. Physiquement, les deux solutions se valent, après comparaison...
partie Est du lac...
petit lac à l'Est du Thingvallavatn
Après avoir rangé le matériel je m'accorde une petite pause d'une heure... le temps que la lumière prenne la saveur flamboyante d'un des derniers soirs d'automne. Je me mets en route pour quelques instants de prises de vue, sous un ciel chargé de braises que l'Islande m'offre pour mon départ qui s'approche... avec regret.
6-7 octobre 2001,.. retour à Borgarnes... pourquoi-pas?

J'ai passé la journée du 6 octobre à attendre que la météo veille à m'accorder encore une chance pour le "Pourquoi-Pas?". Du courant assez fort agita la mer durant la nuit de samedi à dimanche. Une de ces nuits faites de demi sommeil où le vent siffle sous toutes les fenêtres et fait grincer les coques des navires. Le premier coup d'oeil que j'eu ce matin fut une vision définitivement désespérée. Un ciel gris et bas, empêchant de voir les montagnes à l'horizon. Tomas et Svanur ont eu un téléphone hier soir et je suis attendu en fin de matinée à Borgarnes. J'emporte tout le matériel de plongée et de prise de vue, mais je reste vraiment sceptique quant à la clarté de l'eau. Je prends également les négatifs développés de la dernière plongée sur l'épave pour que Svanur puisse se faire quelques aggrandissements.

Pourtant, cette journée couverte allait se révéler comme "la" journée du "Pourquoi-Pas?". Après une heure de route, à la sortie du tunnel qui passe sous le fjörd peu avant Akranes, le ciel commença à dévoiler, par petites déchirures, de minuscules coins de bleu. C'était loin d'être suffisant mais, chemin faisant, le gris finit par se faire chasser plus violemment. Dès mon arrivée je suis accueilli par Svanur, son épouse et une de leurs petites filles. Devant un café, la discussion va bon train concernant la situation de l'épave et de ses deux fameuses ancres. Je n'avais pas pu les trouver la dernière fois et pour assurer le bon déroulement de cette plongée, Svanur téléphone à l'un de ses amis qui lui livre quelques informations. C'est un plongeur qui, me dit-il, connaît relativement bien l'épave. Il me fait un croquis et là je découvre que les ancres sont à plus de cent mètres de l'avant du navire.

Lors du naufrage, le "Pourquoi-Pas?", après avoir heurté un rocher nommé "Hnokki" avait apparemment posé ses deux ancres à fond, mais la violence des vents et des courants les entraînèrent. Pour retrouver ces deux immenses pièces, il me faut trouver l'avant du navire et, "simplement" suivre les chaînes. Le déroulement de la plongée fut une suite de coups de chance qui me permirent de trouver enfin ce que je convoitais. L'ami de Svanur lui avait indiqué une direction Sud-Est pour l'avant du bateau, et théoriquement, je devais trouver dans cette direction les deux chaînes. Après avoir atteint les amers, je me prépare pour descendre en répérage. Je constate avec rage que ma boussole est inutilisable et reste bloquée. En espérant trouver la machine plus une autre pièce du "Pourquoi-Pas?", je devrais réussir à me diriger suivant une ligne droite, dans la bonne direction.
Svanur à posé l'ancre du zodiac à environ 5 mètres du moteur, fantastique. Je remonte chercher le matériel photo. J'oubliais... la visibilité est comparable à la dernière plongée, curieusement... Comme il semblerait que le moteur soit proche de l'hélice, je me suis mis en quête d'une image de cette dernière en premier lieu avant de partir dans l'autre direction. En me dirigeant dans la direction supposée de l'arrière du navire, je tombe sur... deux chaînes. C'est à ni rien comprendre. Elles se trouvent dans la direction inverse de ce qui m'a été indiqué. Je doute un moment que ce soit celles qui amènent aux ancres mais je prends finalement la décision de les suivre. Si par hasard ce n'était pas les bon maillons, je devrais arriver sur l'hélice.
Je commence à suivre ce fil conducteur rouillé, incrusté parfois dans le sol. Tout au long de mon déplacement, je me bats littéralement pour passer au travers de ces "arbres" qui jonchent par milliers les abords de ma route. Je trouve la première ancre, cassée au milieu, à environ 50 mètres de mon départ, dans la direction Sud-Ouest. Je continue à suivre la seconde chaîne. La progression se fait plus difficile vu la densité de la "forêt". Je dois me concentrer pour ne pas perdre mon chemin car certains maillons ont été brisés et recouverts de végétation ou de concrétions mais finalement je trouve, 50 mètres plus loin, la seconde ancre. Des plantes ont poussé de part et d'autre de cette dernière, semblant être la raison de cet arrêt si brusque. Je termine mon film à cet endroit et refais surface. Le zodiac est bien loin et Svanur s'empresse de venir me récupérer. J'enclenche le GPS pour relever la position de la dernière ancre. Cela pourra toujours servir pour une prochaine expérience...

Pour ce qui s'était présenté comme une mauvaise journée, je crois qu'il n'y a pas lieu de se plaindre ce soir. Arrivés à la ferme de Straumfjördur, Svanur me montre le fumoir à viande et poisson de son père. Il prépare quelques oiseaux qu'il vient de chasser en mer sous mes yeux un peu impressionnés. Nous retournons ensuite à Borgarnes pour effectuer quelques aggrandissements de la première plongée sur le "Pourquoi-Pas?". Je quitte Svanur vers 19 heures, un peu pressé de rentrer développer le film de la journée...

derniers instants sur la petite plage du Straumfjördur...
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