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Göteborg - Fredrikkstad - Îles Féroé
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10 août 2001...
Dès notre arrivée à Göteborg, ce matin vers 7h00, je tente de faire la mise à jour du site. Je ne parviens pas à me connecter sur le serveur via le réseau suédois. On me refuse systématiquement mon authentification, incompréhensible. Finalement, je passe le réseau allemand qui fonctionne bien. L'économie des frais téléphoniques que je devais faire en communication locale pouar les mises à jour du site n'a fonctionné ni au Danmark, ni en Suède... Espérons que l'Islande soit mieux disposée...

Nous quittons Göteborg pour Fredriksstad. Pour la première fois cet après-midi j'ai ressenti un léger tangage du cargo. La mer montrerait-elle enfin ses humeurs que j'apprécie. J'ai toujours aimé les vents violents, les tempêtes, et cette impression de colère qui vous apporte ensuite la sérénité. Ces courants me chargent d'une énergie que je ne puis trouver nulle part ailleurs.

Je me suis mis en quête d'idées pour la préparation du livre que j'aimerais publier l'an prochain, mais il est très difficile de traiter un texte alors que mes images ne sont même pas latentes. J'ai bien-sûr une vue assez précise de ce que je veux tant au niveau du format que du volume, aussi je prépare la maquette que j'aggrémente d'anciennes images, histoire de voir si les compositions me plaisent.

Nous arrivons en début de soirée en Norvège. Le ciel est chargé.Je rencontre le capitaine au sommet de la tour. Il m'adresse la parole en me montrant un étrange arc-en-ciel. C'est un drôle de personnage, très solitaire. L'alliance passée à son doigt m'amène à penser qu'il est marié. Son visage me rappelle celui d'Orson Welles avec sa barbe encadrant une bouche silencieuse. A le voir se déplacer dans l'escalier étroit de la tourelle malgrè sa carrure imposante, il me semble soudainement familier. Il ne fait pas de doute que lorsque l'on voyage, certains personnages se rapprochent très vite de vous. Vous n'êtes là que pour un instant, eux pour toujours probablement, vous saisissez l'essentiel en très peu de temps. J'apprends que nous quittons définitivement la terre cette nuit, vers 2h00

Le Dettifoss est un cargo récent. Près de la salle à manger je reste admiratif devant les plans de ce géant de 165m de long. Il vogue depuis 1995. La salle de commande, au sommet de la tour, juste en dessus de ma cabine, est truffée d'ordinateurs. J'ai pu y entrer hier, mais je fus incapable d'en faire la moindre photo. Ce monstre se piloterait à l'aide d'une petite manette semblable à celle qu'utilisent les gosses pour jouer avec leur playstation...

11 août 2001...
www.eimskip.is
Longtemps la côte sud de la Norvège flirta avec le Dettifoss cette nuit. Ce matin encore... les dernières caresses. Une nouvelle visite de la salle de commande avec des explications très intéressantes de la part du second. Techniquement incroyable tout ce que ce navire contient. De la tour, en un clic de souris, il nous montre la quantité de litres d'une cuve de ballaste à gauche, une à droite, la température d'une cuve dans la salle des machines. Toutes les directions et distances sont controlées par l'ordinateur central qui gère la navigation de façon complète. A chaque bout de la tourelle, une table de contrôle similaire, de plus petite taille, permet les manoeuvres les plus délicates avec une vue surplombante sur babord et tribord. Il y a aussi la radio, un ordinateur pour passer du courrier électronique via un natel, et une machine à café... Le pilote peut à tout moment intervenir pour corriger les trajectoires. Des alarmes retentissent quelquefois et notre guide se dirige tranquillement vers l'un des écrans, tapotant avec assurance tout en continuant ses explications. Il me demande si j'ai déjà vu la salle des machines. Vu ma réponse impatiente, il se précipite sur un téléphone et organise la visite, pour cet après-midi à 13h00.
2511 litres de fuel par heure
Peu avant midi, l'équipage organise un exercice de sauvetage auquel je suis convié. La première partie de cette manoeuvre consiste à prendre place dans l'embarcation de secours à l'arrière du cargo. Cette dernière est inclinée à plus de 45° et il faut s'y introduire jusqu'à un siège digne d'une fusée de la Nasa. Chacun s'attache, on démarre le moteur. L'exercice est terminé. En quittant mon siège, le responsable me fait remarquer de ne pas oublier de desserrer les sangles de sécurité. Il est vrai que c'était un exercice mais dans des conditions d'accident le temps presserait. La seconde partie consiste à enfiler les combinaisons de survie et de sauter dans la "piscine". Je me contente de faire quelques photos... j'aurais bien assez l'occasion d'enfiler une combinaison et de sauter dans une très grande "piscine"... Ces vêtements sont prévus pour passer plus de dix heures dans des eaux froides et survivre.
Vers midi une odeur forte de poisson envahie les escaliers. Je rejoins la salle à manger. Il y a des rires et de la bonne humeur dans l'air. Je soulève les couvercles des casseroles, il y a deux sortes de poissons dont une m'est conseillée par un blond Islandais. La façon de chercher ses mots quant à la description de ce met me laisse sur ma fin (et sur ma faim!). Une odeur indescriptible se dégage de ce plat et je ne puis me raisoner, après y avoir tout de même goûter, à le finir. Il y a des sourires qui en disent long. En début d'après-midi enfin la fameuse visite tant attendue de la salle des machines. Vraiment très impressionnant et très intéressant. Une heure et je m'attarde un peu à faire quelques images. Finalement, il va me falloir du temps pour saisir ce monde de machines surdimentionnées et je demande au chef-machine s'il se trouvera à bord lors de mon retour afin de réaliser d'autres clichés. Je suis le bienvenu quand je le désire. Cela me permettra d'avoir le trépied peut-être avec moi car même à 3200 ASA les temps de pose sont lents et je suis obligé de travailler à pleine ouverture. Je pense que le trajet de retour risque d'être bien rempli en pensant à tout ce que j'ai envie de faire à bord: la mise à jour du site, le développement des films d'Islande, les prises de vue...

Nous avons quitté définitivement la côte de Norvège en direction des Shettland. Cette nuit nous gagnerons du temps sur le trajet, nous reculons d'une heure pendules et réveils... Le tangage devient plus perceptible. Il pleut et le brouillard masque la ligne de l'horizon.

12 août 2001...
La nuit fut rythmée par une mer agitée et beaucoup de courant. J'ai dormi par petites tranches si bien que ce matin, après avoir déjeuné, je me suis rendormi jusqu'à midi. Nous avons atteint les Îles Féroé en début d'après-midi. Tristesse absolue d'un paysage trempé d'une pluie fine comme du sel. Nous sommes allés marcher un peu avec les passagers Allemands. La cargo ne reste que quelques heures à quais. Ainsi nous découvrons, accrochée aux flancs de collines verdoyantes, une petite ville sous un ciel bas de dimanche d'automne.
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