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5 novembre 2001... Å, repérages...

Mise en place et repérage pour cette journée à Å. Nous préparons soigneusement le matériel pour demain, à Kabelvåg... avec les orques....
6 novembre...

Kabelvåg... nager avec les orques...

Le réveil fut un peu dur ce matin... 6 heures. Nous avions rendez-vous trois heures plus tard pour le départ du bateau, à Kabervåg. Entre deux, 130 kilomètres de route enneigée. A notre arrivée, il ne nous resta que le temps d'enfiler des combinaisons de survie et de sauter sur le pont d'un petit bateau de pêche avec notre matériel de plongée. Nous partions en mer pour la journée avec l'espérance de trouver des orques. En discutant avec d'autres passagers, ils nous racontèrent qu'hier était un jour fabuleux et que jamais il n'avait été possible de voir autant d'orques en une seule sortie... des centaines. Nous naviguions depuis environ deux heures lorsque les premiers ailerons apparurent en surface. Le petit navire de pêche sur lequel nous voguions avait bien de la peine à suivre ces "baleines tueuses" qui nageaient à quelques dizaines de mètres de là.
Nous les suivîmes ainsi longtemps, sur une mer un peu agitée. Notre envie d'aller nager avec ces mammifères grandissait de minute en minute. Les conditions étant difficiles, on hésitait à préparer le zodiac qui nous suivait, solidement attacher. Nous étions une quinzaine embarqués dans l'aventure.
Durant le trajet plusieurs passagers nous avaient assuré qu'ils venaient pour nager avec les orques. Au fur et à mesure de la préparation, plus personne ne se pressait. Il est vrai que nous étions, François et moi, les seuls à disposer de vêtements étanches...
On ne trouva au moment du départ en zodiac, que deux petits Suisses en combinaisons de plongée rouges, palmes et masques dans une main, appareil de photo autour du cou. On sauta à bord, suivis de quelques participants curieux, qui nous accompagnèrent. Il nous fallut pas mal de temps avant de nous trouver en position et tenter une mise à l'eau. L'embarcation doit en effet se trouver en avant d'un groupe pour nous larguer et nous donner la chance de croiser les orques. Première mise à l'eau... j'avais un curieux battement puissant qui me tapait dans la nuque, la respiration un peu accélérée...
Face dans l'eau, nous palmions à toute vitesse, non moins pour tenter de croiser l'animal en question que pour vaincre les vagues qui nous repoussaient. Rien, pas un aileron. On remonta à bord. Avec ce genre de météo, pas très facile d'obtenir la faveur des orques. On gagna du terrain sur un autre groupe et l'on se jetta à l'eau. A peine avais-je mis la tête sous l'eau que quatre de ces mammifères passèrent à quelques mètres de moi. Le sentiment d'appréhension fit place à l'émotion. Ils passèrent une seconde fois et je garde en mémoire le mouvement de l'un deux, le plus proche de moi, qui se trouvait alors à cinq ou six mètres, se retournant sur lui-même pour regarder le minuscule intru et son appareil photo...
François se tourna vers moi... nos regards en disaient long. Comme il se trouvait à nouveau à quelques centimètres de moi il me bouscula d'un coup de poing... les orques repassaient à nouveau, juste en dessous de nous. Je n'eus le temps de déclencher que six ou sept fois sur le caisson. Le reste du temps me parut figé. J'aurais aimé rester là, entre deux eaux et ne plus jamais retrouver de terre. Sous mes yeux l'eau du fjord, profonde de plus de trois cents mètres et noire venait d'être traversée par cette force calme...Petite tranche d'existence que l'on n'oubliera jamais et dont l'émotion fut si forte qu'elle fit frissonner mon être tout entier. On regagna l'autre monde, perdus. Pendant longtemps durant ce jour, il me sembla que plus rien n'avait d'importance. On nous questionna, mais c'était indescriptible. Magne me regarda avec un grand sourir "ok, Swiss?" me lança-t-il. La petite embarquation pilotée avec habileté sur les vagues nous emmena, un peu secoués, vers le bateau de pêche pour nous changer, mais en arrivant vers celui-ci, on nous fit signe que trois baleines croisaient au large. Vitesse maximum pour tenter de les trouver. Trois fois vingt mètres de longueur, vraiment fantastique. Rythmées avec subtilité à la surface de mer, les expirations de ces géants embuèrent mon regard. Tels les haut-fonds apparaissant au flux et reflux d'une marée, les dos satinés des cétacés finirent par disparaître sous les vagues.

A bord, l'odeur d'une petite soupe bien parfumée nous fit nous changer rapidement. Serrés sous l'avant de la coque, bien au chaud, nous partagions les impressions de la journée, à l'abri du port de Henningsvaer. La nuit tira sa couverture durant le retour vers Kabelvåg

7 novembre... plongée en lac à Å...

Sur la commune de Moskenes, à deux pas du village de Å, se trouve un petit lac. Steinar m'en avait parlé deux ans auparavant et j'étais toujours resté curieux d'aller jeter un coup d'oeil. Ces dernières années il y effectua des tests d'eau pour savoir si le fond du lac, inférieur au niveau de la mer, ne contiendrait pas de l'eau salée. Résultat négatif, ce n'est que l'eau douce. L'eau se déverse ensuite dans la mer, face au musée de la Morue. Nous décidons d'une petite incursion, entouré d'un décor grandiose, aux flancs des montagnes...
Autant le paysage aérien est sublime, autant celui du fond du lac est déprimant. A part la petite falaise qui nous accueille dès notre entrée dans l'eau, le sol est invariablement recouvert de terre. Par endroit, de gros blocs de pierre sont déposés, par petits groupes. Pas de poissons... Steinar m'avait pourtant préparé un succulent repas venant de ce lac il y a deux ans. Probablement a-t-il pêché les derniers spécimens de cette petite flaque... 23 minutes de paliers pour une plongée-exploration sans succès...
gonflage devant la cabane... le "Stockfishmuseum" et notre cabane, 1ère à gauche...
suite...
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