Quelques jours avant le départ...
du 1 au 5 août 2001...
Dernière plongée en ce 1er août. Avec mon ami Pierrot... nous descendont à Locum, sur la rive française du Lac Léman pour une "petite". Cette plongée permet d'affuter les derniers réglages de la combinaison et de l'utilisation d'un nouvel ordinateur de décompression multigaz, le Nitec III. La technologie de cet appareil permet au plongeur un calcul précis de sa désaturation avec des gaz multiples (nitrox) sur trois niveaux. Toutes les combinaisons sont possibles. L'avantage d'un tel instrument est de réduire la désaturation par un apport d'oxygène supérieur. En ce qui me concerne, il est evident que je ne pourrais pas effectuer chaque plongée avec une désaturation à l'O2. Cependant, cet appareil me permettra une marge de sécurité supplémentaire. A chaque immersion il sera programmé pour un cas de figure de désaturation à l'O2, me laissant le choix, à l'arrivée aux paliers d'utiliser l'air de mes bouteilles (air comprimé, 21% d'O2) ou le biberon d'O2 (100%) installé en plus sur le côté du harnai.
Comment faire entre tout cela dans la voiture... J'ai quelques inquiètudes. Je dois répartir sur le porte-bagage, sous les sièges et dans le coffre. le matériel de plongée, le matériel photo, les habits, environ 50kg de nourriture plus tout le nécessaire informatique, les sacs de couchage, les tentes... J'ai finalement démonté le siège arrière de la voiture, cela devrait me faire gagner le volume attribué à informatique et à un sac de couchage.

Il faut imaginer pouvoir disposer du matériel de plongée, du matériel photographique ou de l'alimentation en tout temps sans avoir à sortir la totalité des bagages... ceci en vue d'une météo médiocre. Casse-tête, je tourne en rond des heures afin de trouver LA solution miracle... Le mieux serait d'aller acheter un camion...

Les bouteilles de plongée sont intégralement vidées pour le trajet en bateau, ainsi que l'essence du compresseur.

Finalement, avec un peu de persévérence, le matériel prend place, pas à pas. Rien ne restera dans le garage. Les différents boxes de réserve sont placés sur le toit, soigneusement emballés dans une bâche épaisse en plastique. Le tout est arrimé au porte-bagage avec sangles et élastiques. En dernière minute, m'obligeant avec joie à ressortir une partie de mon matériel, je reçois de la part de PanGaz une bouteille d'oxygène pur de 8 litres, sécurité supplémentaire qui me permettra, vu son volume, deux plongées avec des paliers à l'O2.

Le départ approche... demain, la route commence...

le départ...
5 août 2001... "quand tu aimes, il faut partir..."
Suis-je malade? Je ne prends pas même conscience de ce qui est en train de se passer. Seul mon estomac torturé et ma tête fatiguée de cette nuit trop courte me rappellent ce départ attendu depuis des mois et qui, de jours en jours écourta mes nuits... Ai-je été bien raisonnable d'en vouloir autant? J'ai pris grand soin à refermer chaque fois, ce sac de doutes et j'espère le noyer, tantôt, entre Hambourg et Reykjavik... Dès que ce colis pesant aura coulé, mon esprit voguera enfin vers sa tranquillité.

Dimanche matin, 9h30, j'aperçois pour la dernière fois cette main qui s'agite au loin, souhaitant tout à la fois "bon voyage" et "reviens vite"...

5 août 2001... 950km...
La route part de Fribourg vers Bâle, puis Freiburg, Hannover et enfin Hambourg où doit m'attendre le cargo Dettifoss, de la compagnie islandaise Eimskip. A la douane je présente les papiers concernant le matériel que j'ai emporté pour la photographie, le caisson étanche et le compresseur. En Suisse, on me répond très directement que l'on doit ouvrir l'office pour moi et que cela va coûter 25.--Fr. Ce qui tient d'ouverture d'office passe tout simplement par une série de tamponnages sur le livret. Durée de l'acte... 20 secondes. On croit rêver. Il faut ensuite passer vers le douanier allemand... Bizarre...il ne me fait rien payer et en plus il me met en quelques secondes 7 tampons partout sur le livret. Super déco... Je vais devoir répéter ces opérations à chaque poste... je risque bien d'"oublier" quelques fois...

La route est longue, alternance de soleil et d'averses, la température agréable. Après 950km, dont 20 en bouchon à l'allure d'une crevette, je m'arrête pour une nuit dans la voiture. Je suis à quelques kilomètres d'Hambourg, un stress intense m'envahit en pensant à demain mais je suis épuisé et je m'endors sans peine pour quelques heures.

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