jours précédents...
Thingvellir, espace et temps... semaine suivante... semaine précédente...
jours suivants...
24 septembre 2001...

photographie toujours...

Ce matin, tout comme hier, je retourne à Sifra pour continuer mes prises de vue. J'emprunte un autre chemin sous-marin pour accéder au cayon, une autre grotte. Je remporte avec moi le petit film de réserve dans ma poche ainsi que le linge et la clef de fermeture du boîtier. Matin moins chanceux. Le levier d'armement du caisson me fait des misères. Lors de l'avance du film, vers la douzième photo, il lui prend l'idée de dépasser le levier d'armement interne ce qui a pour résultat de devoir réouvrir le boîtier et replacer le levier en bonne position. Après deux échecs, je retourne à la voiture, furieux, avec seulement 20 images réparties sur deux films. Il me faudra quelques outils précis pour effectuer une réparation de fortune. Tomas, dans son ordre et son organisation doit avoir une caisse à outil digne de ce nom...
... rencontre à Reykjavik...
Je dois dire avec grand plaisir que le système de e-mails couplé au site "pourquoi-pas.ch" m'a donné l'occasion de faire la connaissance de beaucoup de monde en Suisse, en France, au Portugal... Au fur et à mesure du trajet, des personnes ont commencé à m'écrire et nous avons fait connaissance. D'autres fois, lors de rencontre, je me permis de laisser une carte de visite, qui quelques semaines après donnait lieu à des échanges de courrier électronique. J'ai reçu par e-mail l'adresse d'une écrivain de Reykjavik, professeur de littérature à l'université. J'ai contacté cette personne très rapidement et, nous avons pris rendez-vous ce soir pour aller manger ensemble. Rencontre magnifique avec Alfrun Gunnlaugsdottir. Je me suis immédiatement senti à mon aise et nos discussions sont allées bon train, jusqu'à l'heure du repas. Nous mangeons au Homarhus, la maison du homar, dans la vieille ville de Reykjavik. J'oubliais un détail important, Alfrun parle le français d'une façon parfaite et son humour, me fait éclater de rire à plusieures reprises au cours de la soirée. Délicieux repas de poisson avec un très bon verre de vin blanc de la maison. Nous quittons le restaurant pour une visite du "old Reykjavik by night". Nous passons de petites rues sur lequelles je découvre les plus anciennes demeures de la ville, puis, le parlement, les ambassades. L'ambiance de toutes ces fenêtres, laissant percevoir au passant l'intérieur des maisons jusque tard dans la nuit illumine une ancienne ville au caractère serein. Les explications sur l'histoire et le mode de vie des habitants que Alfrun me décrit me plongent un instant dans toute la saveur du passé islandais Après une bonne heure de ballade nous rejoignons la voiture et nous terminons la soirée par une visite de "pourquoi-pas.ch". Alfrun m'offre un de ses romans, traduit en français. Je la remercie très sincèrement de cette très agréable soirée et je prends congé d'elle... Retour à Keflavik, "by night" également, il passé trois heures du matin.
25 septembre 2001... plongée dans les voeux...
Ce matin j'ai pour premier "travail" de rendre opérationnel le caisson étanche afin de pouvoir continuer les prises de vue. Je ne suis pas très efficace vu les heures de sommeil... Finalement, après une heure de "bidouillage" l'ensemble à l'air de fonctionner à nouveau correctement. Dès mon retour en Suisse je vais devoir faire préparer quelques toutes petites pièces de maintien et de serrage pour l'intérieur du caisson afin que tout soit à nouveau en parfait état. Le petit incident d'hier n'est qu'un "incident mécanique", préférable à un problème d'étanchéité.
composite, au premier plan, la "banque"...
J'ai souvent parlé de la plongée dans cette faille à Thingvellir comme d'une expérience inoubliable dans un autre rapport espace-temps. On dit très fréquemment que le temps c'est de l'argent. Si l'on allait jusqu' à l'extrême du raisonnement, à Thingvellir, dans cette fameuse réserve de pièces de monnaie sous-marine, entendez par-là cette "fontaine aux voeux", qu'adviendrait-il de l'argent jeté par les multiples mains dans cette eau sans épaisseur? Je n'avais qu'une envie... y aller voir.

Début d'après-midi sur la place en amont de la faille, je me prépare très vite et me glisse dans l'eau avec mon caisson étanche. Je tiens à éviter toute équivoque envers l'argent durant ma visite photographique, surtout que la combinaison NDiver dispose sur la jambe droite d'une poche qui me permettrait de faire quelques volumineuses économies pour les années à venir. Aussi, intentionnellement ai-je laissé bien en vue le matériel photo lors de ma préparation et ma sortie de plongée. Apparament aucune interdiction n'a été formulée quant à la visite sous-marine de ces lieux, mais il est vrai qu'une plongée pourrait se révéler controversée. Il faut imaginer que ce ne sont pas que quelques pièces mais bien des amas de milliers de disques d'argent qui reflètent le soleil. Le cayon est d'une clarté absolue, après le passage sous le pont, je continue vers le nord, la faille se ressert pour ne rester qu'une fissure infranchissable par endroits. La partie qui m'intéresse pour la prise de vue se limite aux pièces, le cayon restant très semblable à celui de Silfra, en plus étroit.

Pour conclure la petite histoire temporelle et argentée, je constatai que -finalement c'est d'une logique implacable- le temps reste vainqueur quoiqu'il arrive... Les pièces jonchant le sol sont devenues objets de mystère, miroir, perdant leur aspect de convoitise, elles deviennnent les pièces d'un décor, nourriture indigeste des algues.

26 septembre 2001... faux départ...
J'ai rendez-vous avec Svanur, à Borgarnes, ce matin vers 11 heures. Je décide de m'arrêter à Reykjavik, sur mon chemin, afin de confirmer mon départ d'Islande pour demain soir. J'arrive aux bureaux de Eimskip vers 9h30 et je me dirige vers la réception. Première surprise le Dettifoss ne part pas à 17 heures demain comme prévu, mais à 13 heures. Cela risque d'être un peu la course, demain matin, pour tout préparer et faire les quelques derniers petits achats en ville, mais je n'ai pas le choix. Lorsque la réceptionniste m'annonce que je dois laisser la voiture aujourd'hui avant 15h30 pour le chargement, je suis pris d'une angoisse incontrôlable. Comment faire en si peu de temps un aller-retour à Borgarnes, une plongée, retourner à Keflavik, charger le reste du matériel et préparer le tout pour le départ? Je me vois contraint d'abandonner, avec regret, la plongée sur le "Pourquoi-Pas?", quand bien même le temps est calme depuis trois jours. Je retourne très vite à Keflavik. En route je fais une courte halte pour ouvrir toutes les robinetteries des bouteilles afin de les vider pour le trajet en bateau, j'allume également toutes les lampes de plongée pour décharger les accumulateurs.
chevaux islandais...sursis de 10 jours pour m'en faire de nouveaux amis...
J'arrive à Keflavik vers 11 heures dans un stress incroyable et je tente de récupérer et de grouper tout ce dont j'ai besoin pour le voyage d'une semaine en cargo - notamment le matériel photo, le matériel de développement, plus tout le matériel informatique et mes affaires personnelles - et simultanément de préparer la voiture. Une question me traverse alors l'esprit, peut-être serait-il possible de prolonger mon séjour d'une semaine? Je rappelle la réceptionniste de Eimskip qui me donne un numéro d'agence à Reykjavik. Malheureusement, impossible de rester seulement une semaine, il n'y a pas de place pour le retour. Par contre il y a un départ le 11 octobre pour la Norvège. J'ai rendez-vous à Narvik avec un autre ami plongeur, François Mauron, le 28 octobre, ce qui me laisserait du temps... Ne sachant pas très bien que faire, planté au milieu d'un amas de matériel divers, une douce petite voix venue de Suisse me convaint finalement de rester encore un peu en Islande afin de ne pas manquer le "Pourquoi-Pas?"...

Je ne réussis toujours pas à atteindre Svanur, et c'est finalement lui qui me rappelle. Il me dit de ne pas m'inquiéter, le temps devrait être calme, demain. En début d'après-midi, je retourne à Reykjavik pour signer les papiers pour le départ en octobre et sur le retour je m'arrête pour remplir les blocs de plongée ainsi que recharger les accus des lampes. je pense qu'une journée qui se termine si bien, cela se fête... Une petite "soup-in-bread" au café Duus couronne cette victorieuse décision.

suite...
pour me contacter calendrier Accueil Itinéraire Matériel photographique Matériel de plongée
Presse