jours précédents...
Découverte... semaine suivante... semaine précédente...
jours suivants...
16 août 2001... fin de la piste...
Ce matin, je tente vaillament de me glisser dans cette bouilloire pour y prendre un petit bain, avant que tout le monde ne soit debout. Il est 6h30. Impossible de tremper un millimètre d'orteil dans cette eau à au moins 50°. Hier il s'y préparait probablement une soupe minestrone faite uniquement d'Islandais. Je me contente de me frotter un peu mais cela me brûle. Un peu frustré, je regagne ma tente pour déjeuner. Je suis gelé. Je plie la tente, remballe le matériel et, avec courage, je reprends la piste en espérant que cela soit bientôt terminé. Certe la route n'est pas en très mauvais état mais ma cargaison est importante et les secousses sont assez violentes. Je me vois contraint de rouler à moins de vingt kilomètres à l'heure sur une bonne partie du tronçon. Un unique moule géant a dû être utilisé pour créer ces paysages... mélange de glaciers et de lointaines montagnes. Hier encore il m'est venu à l'esprit cette similitude entre ces reliefs et ceux qui se trouvent dans le centre du Maroc, près de Ouarzazate. Les températures y sont certe très différentes. La piste a été soigneusement dessinée, évitant toute écorchure des montagnes. Elle reste invariablement au centre de ces vallées sans fin. On l'aperçoit, serpentant loin devant dans la poussière de 4x4 surélevés à l'extrême et que l'on croisera, dans l'heure qui vient. La Subaru souffre davantage d'être chargée lourdement que de devoir naviguer sur cette route étroite où, à chaque croisement, il faut serrer les accotements. Hier, j'ai aperçu les feux d'un véhicule qui se rapprochait dans la fumée de la piste. Je me mis à ralentir pour le laisser dépasser... c'était un bus.
Peu avant 10h, la piste semble réellement redevenir plus lisse. La route prend un peu d'altitude et je découvre quelques plans d'eau déposés sur des tapis verdoyants. Je décide d'une petite pause. Il arrive en face de moi un petit bus, sur échasses lui aussi, qui s'arrête juste à mes côtés. Quelques touristes en descendent un instant. Le chauffeur regarde la voiture et l'autocollant de Subtech qui s'y trouve, me demandant si je suis plongeur. Incroyable, lui aussi est plongeur et il vient de la région où j'ai décidé d'aller... Je sors immédiatement la carte et il me montre quelques endroits pour plonger et une ou deux épaves.

Quelques temps avant de partir en voyage, j'ai reçu une lettre qui me disait que, dans ma recherche photographique et personnelle, je trouverai toujours les bonnes personnes au bon moment, et bien je dois dire que cette rencontre reste incroyable, au milieu de nulle part. Ce sera ma seule halte sur le reste de la piste et le seul véhicule que j'y ai croisé.

Un peu dans les nuages, j'arrive à la fin de cette route pénible. Des chevaux islandais croisent mon chemin et, partout de grandes prairies longent le seul cours d'eau qui m'emmène vers la vallée. Je me dirige ensuite vers l'est, à Akureyri. On m'a raconté que dans le "Eyjafjödur" se trouve une épave interessante. A l'office du tourisme de la ville on me donne le nom d'un plongeur: Arni Kopson, tiens tiens... Je réussis à obtenir un nom plus local mais à l'instant où je prépare le récit de la journée, je n'ai toujours pas pu atteindre ce plongeur. Prochaine tentative demain matin, sinon ce sera l'Aventure.

17 août 2001... première plongée...
Ce matin c'est un peu la grâce matinée. Je sors de ma tente vers 8h30. J'ai travaillé tard hier soir pour faire les mises à jour des différentes pages du site. Au premier coup de téléphone je réussis à atteindre Erlendur Bogason, un plongeur professionnel de la région. On se retrouve devant l'office du tourisme. Encore un blond aux yeux bleus, solide gars d'une quarantaine d'année. Il me demande de le suivre et l'on arrive au port. Il me parle des divers endroits pour plonger dont la majorité, malheureusement, sont accessibles en bateau. Mais j'ai de la chance... à environ 50m devant moi, entre 20 et 30m de profondeur, se trouve une épave de la seconde guerre mondiale, accessible à la seule force de mes petites palmes. Il pense que c'est un bel endoit à photographier. Je dois juste avertir le port car certains navires passent très près de là. Erlendur m'a proposé de plonger avec moi mais seulement demain. Je prends un peu de temps pour gonfler le mono de 18l qui se trouve sur la galerie; il devrait suffir amplement pour une plongée de ce type. Je vais procéder à une plongée de repérage en premier lieu. Je me mets à l'eau à l'endroit qu'il m'a indiqué et je palme environ cinq minutes en surface. Le temps est couvert. Une petite bouée indique la partie supérieure de l'épave. Accueilli sur le flanc du bateau par une petite morue, je descends ensuite jusque vers 25m, la visibilité laisse vraiment à désirer. Je pense que l'on ne voit pas au delà de cinq à six mètres. Pour les photos cela risque d'être un peu juste. Les lampes du casque me rendent même service. Mis à part ces "détails" ennuyeux la faune et la flore sont dignes d'intérêt et je crois que, traité en plan rapproché, il est possible de faire des images intéressantes. Finalement je regagne le bord où j'en profite pour regonfler la bouteille pendant que je me change. Fin de journée triste sous la pluie et le vent, je rentre au camping prendre un peu de repos.
Akureyri, 2ème ville d'Islande
suite...
pour me contacter calendrier Accueil Itinéraire Matériel photographique Matériel de plongée
Presse