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13 août 2001...
Encore une heure de décalage. Je l'ai oubliée cette fois et je débarque à la salle à manger avec une heure d'avance. Je retourne à ma cabine préparer un peu le trajet que je vais effectuer ces prochaines semaines. J'attends des nouvelles de Arni, un plongeur islandais, avec lequel j'ai rendez-vous à Reykjavik ces prochains jours. Pour l'instant pas de e-mail, pas de réseau.
En fin de matinée nous croisons au large des îles de Vestmann, situées à une dizaine de kilomètres de la côte sud-ouest. L'archipel est composé d'une dizaine d' îlots dont un seul est habité, Heimaey (10km). En 1963, un nouveau-né prit place parmi ce chapelet, Surtsey (2,5km). Sortie de l'océan suite à une éruption volcanique sous-marine, cette île reste le terrain de prédilection des scientifiques qui étudient actuellement le développement de la flore.
Heimaey
Quelques fumerolles m'annoncent enfin cette terre dont j'ai si souvent rêvée. Des champs de laves se jettent dans l'océan...Je suis en ce moment incapable de décrire mon sentiment profond. Odeur saline, émotion sublime d'une longue attente, mélange de vapeur et de sel aux coins des yeux.

Je me trouve concentré, en face du capitaine, au sommet de la tour. Il m'explique tout ce qui passe sous mes yeux; Blue Lagon, Keflavik et son aéroport puis il enchaîne sur Reykjavik, où il habite.

17h, nous nous trouvons en ligne droite de la capitale. Nous arrivons avec douze heures d'avance. Je ne puis encore juger la météo de la région mais vu ce que nous avons traversé ces derniers jours, je pense qu'il fait beau. Je vais passer une nuit encore à bord car tous les bureaux sont fermés à notre arrivée et bien entendu, il faudra passer par ce genre d'endroit, que j'apprécie (!), pour tenter de récupérer la voiture.

14 août 2001...
Il n'y a plus à bord ce matin que mes deux amis allemands et moi. Une lumière sublime m'a réveillé ce matin, orange vif, si bien que j'ai d'abord cru que c'était les lampes de la rampe de déchargement des containers. Je pars à nouveau à l'assaut des offices et des douanes. Et la galère commence. Eimskip me délivre d'abord un papier pour la douane. Je m'y rends à pied... une demi-heure de marche ça fait du bien le matin. La douane me donne un autre papier pour Eimskip qui m'offfre enfin une autorisation de récupérer ma voiture. Le poste de douane que je viens de visiter n'est évidemment pas compétent pour tamponner le livret ATA et je dois encore aller au centre ville, à la centrale des douanes. J'arrive à cet endroit et une employée prend en charge le carnet, le scrute et appelle à l'aide une autre personne qui en appelle une troisième, puis une quatrième. Quatre Islandaises à mon seul service! Elles tentent, à coups de téléphones de me délivrer le sceau magique qui me permettra de voyager en toute "quiétude". Elles en sont à leur dizième coups de fil, toujours rien. Rires et sourires accompagnent cette scène cocasse. Personne ne sait que faire. L'une d'entre elle essaye même de me faire retourner à l'autre poste mais je proteste. J'attends avec calme (eh oui,... c'est possible). Enfin le noeud est défait, je pars à la découverte de l'Islande... Tiens je viens de prendre une amende de parcage!

Je tente en premier lieu de trouver Arni, ce plongeur islandais avec qui j'ai fait connaissance par internet. Difficile à atteindre. J'ai pu le joindre par téléphone et j'ai rendez-vous chez lui vers 19h00.

Pour voyager en cargo j'ai dû vider l'essence du compresseur au départ de la Suisse. J'avais prévu de syphoner mon réservoir dans celui du compresseur mais c'est peine perdue...non seulement à la première inspiration aucune goutte d'essence n'arrive mais en plus j'ai aspiré une bonne bouffée de vapeur, je ne suis pas très bien un bon moment. Je repars à la pompe et je remplis le réservoir du compresseur. Je gonfle le bi 2x12l en prévision d'une plongée demain et je charge les lampes sur la batterie de la voiture. Il fait bon cet après-midi au soleil.

Arni habite à Kopavogur, la "banlieue" de Reykjavik, dans une maison à l'allure un peu délabrée. On se trouve en pleine zone industielle. Il me reçoit avec sa femme et ses trois enfants. L'appartement est agréable et chaleureux. Je crois voir Luc Besson en face de moi, la ressemblance est frappante. On vient à parler plongée immédiatement mais ses bonnes propositions sur les e-mails qu'il m'avait fait parvenir au début de l'année semblent un peu effritées. Soudainement les épaves deviennent difficilement accessibles et je dois un peu le cuisiner pour qu'il me donne quelques endroits plongeables, même sans épaves. Il me parle un peu du "Pourquoi-Pas?", sur lequel il a plongé une fois. Il reste l'ancre et les machines semble-t-il. C'est à voir! Il me montre diverses petites vidéos qu'il a faites sur l'épave du "El Grillo". Il me dit aussitôt qu'il n'est pas possible de plonger à cet endroit car il y a des travaux de récupération sur ce cargo. Finalement je n'ai pas obtenu grand chose et je dois le recontacter dans deux ou trois semaines: semblerait-il qu'il aura, d'ici là, un peu moins de travail et un peu plus de temps à me consacrer. "pourquoi-pas?"

Je le quitte vers 21h, un peu déçu. Je ne sais pas très bien que faire. Après réflexion je décide de partir vers le centre de l'Islande, par Selfoss, puis direction le nord-est, entre les glaciers. Je suis très fatigué ce soir et je ne sais pas si les cartes de l'Islande sont mauvaises ou si je ne sais pas les lire (un peu des deux certainement) mais il m'a fallu deux heures et demi pour réussir à trouver le chemin vers Selfoss. En quittant Reykjavik, la route traverse les champs de lave. On imagine la charrue géante qui vient de labourer ces prés majestueux. A la tombée de la nuit, l'ambiance reste assez inquiétante. Je roule jusqu'à minuit et je m'arrête en bord de route pour dormir dans la voiture faute de ne rien trouver de mieux.

15 août 2001... de Selfoss à Hveravellir...
Une dizaine de chevaux islandais sont en face de moi à mon réveil. Difficile de s'extirper du sac de couchage dans lequel je me suis glissé très vite cette nuit. Je prends la direction de Geysir (ce nom a donné naissance à "geiser") . Je m'arrête quelques minutes pour admirer les sources bouillonantes et un très grand geiser. La route passe ensuite par Gullfoss. Il s'y trouve des chutes d'eau traversant un paysage enchanteur. Le passage de l'eau a fracturé la terre nettement et très profondément. Le dernier bout de route asphaltée s'arrête ici, la suite... de la piste sur plus de 130km. J'y suis encore.
A mi-chemin, je décide de m'arrêter dans le seul camping que j'ai croisé, histoire de passer une "bonne" nuit, au moins à plat. Il commence à pleuvoir, le ciel est très bas. L'endroit où je me trouve se nomme Hveravellir. Il y un petit camping et des sources d'eau chaude, une petite piscine creusée dans le rocher. C'est une vision assez étrange; des vapeurs sortent de partout. Un peu épuisé par les secousses de la piste et par ce mal de terre qui ne me quitte toujours pas, je n'ai pas le courage de préparer le repas, je me contente d'un thé. Il fait vraiment froid et le courant ne fait qu'ajouter de l'huile sur le feu (...de la glace sur une coupe Danmark...).
suite...
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