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22 octobre... rencontre avec Kai Garseg...

Une heure de route vers le Sud me suffit pour atteindre Holmestrand, ce matin. Dès mon arrivée je me dirige vers la poste pour retourner en Allemagne un hublot défectueux du caisson étanche. Il me sera retouné en express aux Lofoten,chez Steinar Larsen, un ami. J'appelle ensuite Kai Garseg qui passe me chercher à la gare. Nous arrivons chez lui et je suis extrêmement surpris de constater qu'il travaille seul à la rédaction du magazine. J'ai découvert "Dykking" voici bien des années et je fus immédiatement emballé par ce mensuel qui contient énormément de reportages sur les épaves. Les textes sont évidemment incompréhensibles, en norvégien, mais peu importe, je suis extrêmement attaché à la lecture de l'image. Je passe une heure et demie en sa compagnie et il me prépare quelques contacts pour Narvik, où je dois me rendre dans moins d'une semaine. Il téléphone à divers de ses amis afin de me préparer un peu le chemin. Cela m'évitera de perdre à nouveau des jours précieux sur place. Nous parlons également de différentes épaves dans le Nord, vers Kirkenes. Malheureusement je ne pense pas avoir le temps d'y aller. Il me faudrait environ trois jours de route... Il me propose, lors de mon retour vers le Sud, de faire halte à Kristiansand. Il se trouve non loin de là une épave absolument majestueuse, à ne manquer sous aucun prétexte. De plus, je peux rejoindre le Danmark directement depuis cette ville du Sud. Je déciderai de l'itinéraire de retour au départ des Lofoten, d'ici quelques semaines. Pour l'instant je reprends la route du Nord, non sans avoir remercié Kai et lui avoir souscrit un abonnement à son fameux magazine... introuvable en Suisse. En route je prends mon courrier électronique pour voir si j'ai des nouvelles de Stockholm... rien.

En milieu d'après-midi je passe la frontière Norvège-Suède vers la capitale et je bifurque vers le Nord. J'abandonne l'idée de Stockholm, n'ayant aucune nouvelle. Je roule tard dans la nuit, impossible de trouver un logement. La température a considérablement chuté et je me glisse au plus vite dans mon sac de couchage sur la banquette arrière de la voiture.

23 octobre... 1000km...

Que mes très fidèles lecteurs me pardonnent le manque d'images de ces derniers jours. Mon rendez-vous de Stockholm étant tombé à l'eau, j'ai décidé subitement de me diriger vers Kirkenes et je passe mes journées sur la route. J'ai reçu ce matin seulement le e-mail que j'attendais. Malheureusement je me trouve maintenant à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale suédoise. Au départ d'Oslo plus de deux mille kilomètres par la route de l'Est me séparaient de Kirkenes. Une partie importante de ce trajet aurait été effectuée de toute manière pour aller à Narvik.

Au réveil ce matin, il me fallut près d'un quart d'heure pour dégeler les vitres de la voiture... à l'intérieur. Complètement raide je me suis arrêté dans le premier café pour me réchauffer un peu et traiter mon courrier. Une journée sur la route; paysage de forêts et de lacs défilant invariablement sur plus de mille kilomètres. On croise à intervalle régulier, sur la côte suédoise, des panneaux indiquant la température. J'allais de surprise en surprise au fil du trajet. Le thermomètre ne cessait de baisser au fur et ma mesure que mon anxiété augmentait. Pour ajouter du piquant à la situation, vers 15 heures mon téléphone se bloqua, faisant apparaître une icône inconnue sur l'écran. Cela n'a l'air de rien mais si je n'avais plus de moyen de communiquer, je devais dire au revoir aux e-mails et surtout, à la mise à jour du site. Je fis plusieurs tentatives pour atteindre, depuis une station-service, quelqu'un en Suisse qui pourrait m'aider. Apparemment, le réseau suisse fonctionnait et mon appareil était capable de lire tous les opérateurs locaux... mais impossible de les charger. Une crainte me saisit en pensant à une erreur de la puce. Finalement en fin de soirée, en obtenant une communication vers la Suisse depuis un téléphone fixe ma liaison fut rétablie. Plus de peur que de mal. Ce genre de pannes électroniques me donne des sueurs froides rien que d'y penser car elles peuvent compromettre une partie de mon projet. Pour l'ensemble du travail je dispose de solutions de rechange mais certaines me feraient vraiment perdre énormément de temps. D'autre part, j'ai rendez-vous avec François d'ici cinq jours et je ne vois pas moyen plus aisé pour se donner rendez-vous et se communiquer les dernière nouvelles. Il va emprunter la route que je suis actuellement puis bifurquer sur la Norvège. Quant à moi, je partirai de Kirkenes en suivant la E6, passant par Alta. Le rendez-vous devrait avoir lieu le 28 ou le 29 octobre.

Une centaine de kilomètres avant Umea, sur la côte Est de la Suède, je m'arrête pour une seconde nuit dans la voiture, faute de n'avoir rien trouvé d'autre. En cherchant dans mes affaires je trouve l'objet de mes rêves pour passer la nuit... une bouillote jaune avec un petit canard cousu sur le dessus. Cela fera sûrement rire... peu importe. Je fais cuire un peu d'eau et j'en remplis le précieux objet et...plié en deux sur le siège arrière de la voiture avec une douce chaleur que je déplace tantôt sur le ventre, tantôt sur les pieds... c'est le bonheur... Je me suis arrêté sur une aire de repos et quelle ne sera pas ma surprise demain matin de disposer de WC chauffé et d'eau chaude pour ma toilette...

24 octobre... en route vers la Finlande...

7h30...La bouillote est encore tiède... je glisse un bras hors du sac de couchage et je tente d'atteindre le manche de vitesse. Je mets la boîte au point mort et j'enclenche le moteur. Je ne sortirai de ce petit "nid" que quand la température sera montée de quelques degrés. Il doit faire -10°C ce matin. Le soleil se lèvera vers 9 heures. Je téléphone à Kai, en Norvège pour lui demander de me donner les coordonnées d'un contact dont il m'a parlé à Kirkenes. Malgré les trois numéros de téléphone de ce plongeur de l'extrême Nord, impossible de l'atteindre.

Ma route se poursuit et vers midi je passe la frontière Finlandaise puis une autre ligne, imaginaire... le cercle polaire. Imaginaire... pas tant que cela. Dès Rovaniemi, ville du Père Noël, la route commence à présenter des plaques de glace par endroits. Je croise les premiers troupeaux de rennes en liberté broutant dans une lumière blafarde. Dès midi on croirait vivre la fin de la journée, tellement la lumière est rasante. Cent kilomètres plus loin je roule sur une route enneigée. Les paysages sont couverts de blanc et pas un lac qui ne présente un miroir parfaitement gelé. Je pensais à la probabilité de routes dans cet état en partant de Suisse, c'est d'ailleurs pour cela que la voiture est équipée de pneus d'hiver et je dispose de chaînes pour les cas les plus despérés. Vers 16h30 la nuit tombe lentement. La conduite devient un vrai cauchemard entre chien et loup, à chaque croisement de poids lourds super-éclairés. Dès le moment où je me décidai à faire halte dans une pension et à y mettre tous mes espoirs, deux heures me furent nécessaires pour trouver l'objet de mes rêves. Mais c'est fait, 50 km avant Ivalo. Ce soir, je dors au chaud, je recharge toutes les batteries, y compris les miennes. Demain, je devrais atteindre Kirkenes, à la frontière de la Russie... Km 15000

25 octobre..d'Ivalo à Kirkenes...

Buffet pour le petit déjeuner... en face de moi, le soleil commence à illuminer faiblement l'horizon. Forêts de neige à perte de vue. On croirait un matin de Noël. Solidement restauré, je reprends la route 75. Il me faudrait environ 6 heures pour rejoindre Kirkenes, selon les dires du réceptionniste. Après une bonne heure passée à naviguer sur de la glace pure, la route se dégage lentement. Je devrais rejoindre la voie principale qui traverse la Norvège du Sud au Nord, cette fameuse E6, mais subitement je croise un doute sur mon trajet. Un panneau indicatif au milieu de nulle part, avec une ligne notée: "Norje". Après consultation de la carte, je vais gagner environ 200 km par ce chemin. Je roulerai cependant plus lentement durant quelques heures avec l'état de la route. Ce raccourcit me permettra de faire quelques haltes photographiques que je n'ai pu effectuer ces derniers jours. Je tente de capter sur les ondes une radio en anglais pour suivre les informations mais je constate , sur les fréquences moyennes, que le russe envahit de plus en plus. La frontière doit se trouver à moins de 40 km vers l'Est.
Je commence à croiser des indications de destination en Russe et finalement, j'arrive à Kirkenes. Je me dirige vers le centre de cette petite cité pour tenter de trouver un centre d'information. Quelques tentatives et je réussis à joindre Lars, plongeur dont Kai m'avait donné le numéro. Possibilité de plonger demain après-midi... Je m'éloigne un peu du centre et je procède aux préparations du matériel, les pieds dans la neige. Je gonfle le mono de 18 litres et recharge les lampes pour les prises de vue. A l'office du tourisme on m'a donné une adresse pour passer la nuit. Je m'y rends ensuite. Une très gentille dame âgée me reçoit et me montre la chambre. Il y règne une douce chaleur qui me réconforte un peu. Je crois que je suis en train d'attraper un vilain rhume. 16h30... il fait presque nuit. Je retourne en ville pour quelques courses. Il me faut quelques vitamines... quelques mandarines et des tomates. Je me couche très tôt pour récupérer et un tour d'horloge remettra les pendules à l'heure...
suite...
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