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20 août 2001... d'Akureyri à Reykjanes...
Le rythme continuel des gouttes de pluie tombant sur la toile de tente à mon réveil me donne envie de quitter, pour quelques semaines, Akureyri. Peut-être y reviendrai-je bientôt afin de tenter avec plus de succès les prises de vue de cette épave. Je m'en vais en direction des fjords du nord-ouest. Environ 200km de route en direction de la capitale et je quitte pour plusieurs jours la route 1 pour me diriger vers une des parties les moins fréquentées de l'Islande. Des vents très violents, une côte tout en dentelles, cette route 61, lointaine parente de celle qui longe les Lofoten, me conduit jusqu'à Holmavik. C'est dans cette petite ville que je pensais passer la nuit, sous la tente... D'après Arni, il devrait y avoir deux épaves dans la région... personne n'en a entendu parler ici... Finalement, après quelques moments de réflexion je prends la décision de poursuivre la route vers Reykjanes, pensant qu'il y aurait enfin de quoi me plonger dans mon élément favoris... Je ne pensais pas si bien dire, en quelque sorte...
en quittant Akureyri...
La route qui mène à la presqu' île de Reykjanes est un mélange de pistes et de routes asphaltées. J'arrive en cette fin d'après-midi dans un endroit sordide, sous un ciel de plomb, croyant trouver une minuscule ville. Il n'y a, en tout et pour tout, qu'une pompe à essence et un bâtiment qui rappelle affreusement... les dislocations de l'école de recrue. J'ai envie de fuir mais il est tard et la fatigue de la route me contraint à passer une nuit ici. J'avais oublié: il y a une piscine qui fume, en plein air... Encore un de ces bouillons. A la "réception" on me conseille une petite trempette: "elle est vraiment très bonne". Bon c'est décidé j'y vais. Plongé jusqu'aux oreilles, dans une eau à 35°, sous un ciel de tempête, le bonheur... Le plus dur, c'était d'en ressortir, après une heure, et de retourner au vestiaire en traversant vingt mètres de courant glacial.

A l'office du tourisme de Holmavik, on m'a parlé de plongeurs qui fréquenteraient la région de Reykjanes. Je vais essayer de trouver les renseignements nécessaires demain... où? Je n'en sais trop rien.

La prochaine ville doit être à quatre heures de piste d'ici... Aujourd'hui je viens de passer le 2000 ème kilomètre...

un petit bouillon de 35°... en arrivant à Reykjanes...
21 août 2001... 350 km de piste...
Après avoir, bien inutilement d'ailleurs, tenté d'obtenir de la réceptionniste des informations concernant d'éventuels plongeurs dans la région, je reprends la piste sous le soleil. Mon étape d'aujourd'hui passera par Isafjördur, Pingeyri pour rejoindre la route 54 vers la péninsule de Snaefellsnes, au nord de Reykjavik. Un peu plus de 500 km pour plus des trois quarts en piste. Au départ de Reykjanes la route traverse une série de fjords jumeaux en dentelles, lieux envahis de sérénité. Après plus de deux heures de trajet, je n'étais qu'à une vingtaine kilomètres à vol d'oiseau de mon lieu de départ et j'avais pourtant déjà parcouru 80 kilomètres...

En arrivant à Isafjördur je profite de décrassser (deux fois en une journée) la voiture, une telle quantité de terre et de poussière s'est accumulée sur les vitres que j'ai de la peine à voir si un véhicule me suit. Une route asphaltée conduit à Pingeyri, plus au sud, traversant un long moment un tunnel à une seule voie. Difficile de juger la distance de celui qui vient en face tellement le tracé est rectiligne et à niveau. On s'arrête quelques instants sur une place d'évitement afin d'effectuer le croisememt à chaque fois. La route prend un peu d'altitude pour passer un col au sommet duquel un petit lac est déposé, sur un lit de galets. Le mauvais temps gagne du terrain et je décide de pousser l'étape jusqu'à Bùdardalur. J'y fais le plein de carburant mais impossible de trouver une place pour dormir. Pas de réseau, pas de téléphone, pas d'endroit où camper et se faire à manger... un peu déprimé je reprends la piste et je continue finalement jusqu'à Stykkisholmur, au nord de la péninsule de Snaefellsnes. Une nuit dans la voiture, un peu en dehors de la ville, chevauchant appareils de photo et bouteilles d'O2. Confort tout relatif puisque j'ai dormi d'une seule traite pendant huit heures.

descente d'un col vers Vatnsfjördur
L'Alftafjördur et Sudavik
22 août 2001... la péninsule de Snaefellnes...
Un peu engourdi, je m'en vais de Stykkisholmur vers Olafsvik. Je crois que ce matin les éléments sont avec moi. Bien que le temps ne soit pas vraiment ensoleillé, il règne sur la péninsule une lumière qui tourne autour des paysages à la façon d'une bougie qu'on déplacerait dans une pièce. Astucieux ce système qu'à trouvé le ciel pour me faire courir d'un endroit à un autre, n'étant pas toujours à la bonne place... Il faut avouer que les champs de lave que je traverse quelques kilomètres plus à l'est sont d'une présence absolue sous cette lumière. Instantanément les volumes changent donnant à l'ensemble une volupté à peine imaginable quelques minutes auparavant. Je voyage d'un site à l'autre, espérant en saisir le maximum. Plus à l'est encore, on traverse quelques fjords, puis les derniers villages, Olafsvik, Rif et enfin Hellissandur, la suite...encore de la piste. Après avoir quitté la route principale, je me dirige, par un chemin de montagne un peu difficile pour la voiture, vers Snaefellsjökull, glacier d'où Jules Vernes fit partir ses héros du "Voyage au centre de la terre". Une vingtaine de minutes de piste et je me retrouve face au glacier. Image brute et acérée à l'extrême, c'est donc d'ici que je pourrais atteindre le centre de notre terre... Une autre fois peut-être, je ne suis pas très bien équipé au niveau spéléo...
montée vers Snaefellsjökull...
En longeant la côte je tombe sur un endroit idyllique, Dritvit. Plage majestueuse de petits galets noirs balayée par des vagues inccessantes. On croirait, au bruit, un sac de billes géant roulant sur l'ourlet de cette grève à chaque retour de houle. Il y a aussi à Dritvit, un reste d'épave... Dommage qu'il soit en dehors de l'eau. De toute manière, vu les creux de plus d'un mètre qui s'écrasent à mes pieds, impossible de tenter une entrée dans l'océan. Un bref moment d'inattention vient de m'inonder jusqu'à la moitié des mollets...
Fin d'après-midi ensoleillée sur la route de Borgarnes. J'ai bien longtemps pensé à cette petite ville sans charme particulier...

Nous sommes en 1936. Non loin de là une tempête fait rage. Le "Pourquoi-pas", navire du commandant Charcot, vient de s'abîmer au large, au retour d'une expédition polaire. Il n'y aura qu'un seul survivant. Passionné de longue date par tout ce qui touche aux expéditions polaires, je suis parti en Islande avec la ferme intention de pouvoir plonger sur cette épave. Arni m'en avait parlée dans un e-mail au début de l'année. Enthousiasmé à l'extême, pourquoi-pas.ch était né: site consacré à la photographie et à la plongée. Terme qui me plaisait d'autant plus qu'il donne toujours une réponse positive à des questions que l'on se pose, des projets que l'on hésite à mettre en chantier. Allons-y... pourquoi-pas? Mais pour l'instant les temps sont un peu difficiles... Lors de notre entrevue à Reykjavik la semaine dernière, Arni me disait qu'il serait "éventuellement" possible de plonger sur cette épave... Il ne resterait, très probablement, que la machinerie et une ancre. Cette plongée dépendra de l'occupation d'Arni et d'un bateau pour m'emmener. Ce facteur de dépendance à quelqu'un ou à quelque chose est un principe que j'essaie d'éviter autant que possible, mais je n'ai, pour cette fois, pas d'autre solution...

Température agréable pour une petite soirée-cuisine. A deux pas de Borgarnes, je plante la tente, trempée depuis deux jours. Un peu de calme, une nuit tranquille. Km 3000...

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