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17 septembre 2001...
Petite journée tranquille à Keflavik... Tomas me propose d'aller à la piscine. Rien de très particulier, si ce n'est qu'en Islande les nombreuses piscines publiques sont alimentées en eau chaude naturelle. Le premier passage dans les vestiaires ressemble au jour où l'on passe son permis de conduire. Des indications partout sur les murs et des consignes à suivre à la lettre. Enlever vos chaussures ici, déshabillez-vous là, veuillez-vous laver ici,là et là. Ensuite seulement, après avoir enfilé votre costume de bain, vous accédez à la piscine. Il y a le bassin principal à 25°C, le jacuzzi à 32°C et enfin un bassin à 42°C. Tomas me montre encore une porte avec un nom imprononçable, c'est le sauna. Allons-y, j'essaye le tout. Les deux dernières étapes furent un peu brûlantes. La sortie est égale à l'entrée... suivez les panneaux...

Tiens, j'avais oublié de vous parler d'un événement à Keflavik. Je ne lui ai prêté qu'une importance toute relative, mais vue que la presse et la télévision en ont parlé... Une baleine de 6m environ s'est échouée près du port. Les raisons de sa mort sont pour l'instant inconnues, mais des chercheurs sont venus récupérer la carcasse à des fins scientifiques.

Ce soir, c'est la remise des diplômes aux divers plongeurs de la région. C'est l'occasion de faire un peu connaissance avec les Islandais. Ma voiture devient curieusement une attraction. Il ont entendu que j'avais un compresseur et n'en croient pas leurs yeux lorsqu'ils le découvrent, caché sous la combi. Je leur demande si le fait de voir un Suisse au mois de septembre avec tout son matériel de plongée et un compresseur est une chose étrange. Les regards que se lancent ces plongeurs et que j'accompagne d'un éclat de rire confirme sans un mot. Ce n'est vraiment pas courant.

18 septembre 2001... Borgarnes, tentative sur le "Pourquoi-pas?"...
Ce matin, de bonne heure, Tomas arrive avec le déjeuner. Il téléphone ensuite à Svanur Steinarsson, qui est en fait son oncle. Vu ma curiosité à ce sujet, il m'explique que sa famille comprend plus de six cents membres. Je comprends mieux, dès lors, qu'il ne se rappelle pas de tout le monde. Je me rends donc à Borgarnes pour le rencontrer à son office. Il travaille dans le domaine de la photographie et dispose d'un petit studio dans lequel je prépare des reproductions... des plans du "Pourquoi-pas?", qu'il a reçu de France. Il me montre une incroyable collection d'images du bateau, de photos de plongée sur l'épave et de correspondance qu'il a depuis des années avec de nombreuses personnes passionnées par le "Pourquoi-Pas?". Il retrouve dans ses dossiers plusieurs images de la Calypso, qu'un ami, que je vais certainement contacter à mon retour, lui a offerts. Je suis fasciné. Je reste sans voix lorsque les duplicatas de documents qu'il me prépare commencent à s'empiler sur le bureau.
Le Straumfjördur et le monument comémoratif du "Pourquoi-Pas?"
Suite à ce pur moment de délice, il me demande de le suivre. Nous quittons la route principale pour une quinzaine de kilomètres de piste vers le Straumfjördur. Au bord d'une petite plage de sable clair nous nous arrêtons. Pendant que j'équipe ma bouteille et que je me glisse dans la combi, il s'en va chercher le zodiac. Je prépare également le caisson pour l'appareil photo, l'entourant de mille précautions. Cette occasion là ne doit pas se solder par un problème technique... Durant le trajet sur l'eau, Svanur m'explique les conditions du naufrage et l'histoire qui suivit. Il prend position sur ses amers, l'une d'entre-elles se trouve masquée par le brouillard, mais en bon navigateur, il en trouve une de réserve.
Je m'équipe, il me conseille d'aller faire un repérage. Je me jette à l'eau... decente dans un brouillard parfait... visibilité, environ 50cm. A 8m de profondeur, c'est la nuit complète. Je remonte, c'est inutile d'insister. Svanur me regarde, un peu désolé. Il vaudrait peut-être mieux attendre la fin de la semaine. Il y a eu une tempête violente il y a quelques jours et il faudra du temps pour que l'eau retrouve sa clarté.
photo: Svanur Steinarsson
photo: Svanur Steinarsson
Un peu déçu mais pas découragé pour autant. Je reviendrai en fin de semaine. Sur le retour on effectue une boucle par une petite baie afin de replacer un bateau qui a voyagé sur une cinquantaine de mètres à cause des vents violents.

De retour à la voiture, il appelle son épouse pour lui annoncer l'arrivée d'un petit Suisse pour la nuit. Je suis en plus invité à manger avec eux ce soir.

Soirée sympathique après un repas succulent de riz et de poisson. Il me montre quelques photos d'oiseaux qu'il a prises ces dernières années. Il a vraiment des images impressionnantes de bébés rapaces en très gros plan. Je leur fait découvrir le site. Dessert dans le vaste salon meublé avec beaucoup de goût. Je passe un moment très agréable avec des gens qui me semblent déjà, être des amis.

19 septembre 2001... retour à l'histoire du "Pourquoi-pas?"
Accueil agréable ce matin, une odeur de pain grillé se ballade dans la chambre dès mon réveil. Après le petit déjeuner, je rejoins Svanur à son travail et je lui pose encore quelques questions sur l'histoire du "Pourquoi-Pas?". Il me propose de me montrer le musée de Borgarnes qui possède quelques éléments et des photos. Théoriquement, l'ouverture a lieu en début d'après-midi. Il sonne et explique mon projet. Je suis reçu avec beaucoup d'attention par une employée du musée puis par le conservateur.
Ils me montrent une des boussoles du bateau que Svanur a découverte lors d'une de ses plongées, ainsi que divers objets. On m'apporte une petite boîte contenant des copies de photos d'époques. J'obtiens même l'autorisation de reproduire ces documents et de les utiliser pour le site. Je me mets donc au travail. Une personne m'apporte trois photocopies sur lesquelles je trouve, en français, le rapport des dernières heures du "Pourquoi-Pas?", écrit par le seul survivant du naufrage, Eugène Gonidec. Je m'en vais, en fin de matinée, complètement ému par ce qu'il vient de m'arriver. Je retourne à Keflavik pour préparer la plongée de demain.
petit objet taillé trouvé près du lieu du naufrage

Deux heures de route pour rejoindre ma "base". A peine arrivé, Tomas me propose d'aller voir les dauphins. La mer est d'un calme absolu. Nous préparons le zodiac, et, le temps de le mettre à l'eau le vent s'est levé. Nous partons tout de même, un peu secoués, en espérant trouver de quoi satisfaire notre curiosité. Pas un aileron ne nous est apparu durant plus d'une heure. On sauva cependant un oiseau prit dans un filet. Les coups de bec qu'il tentait de donner pour se défendre nous forçèrent à enfiler nos gants de plongée. Quelques minutes plus tard, il s'en allait effrayé par sa mésaventure. Retour au port. Je croise David, qui me propose une plongée de nuit dans deux heures... Journée bien remplie mais j'accepte. 21h30, dans la nuit, nous préparons le matériel. Petite plongée mais j'ai cependant fait une expérience vraiment inoubliable avec le plancton. Nous sommes environ à 8m de profond. Il suffit d'éteindre quelques minutes les lampes, d'habituer les yeux à la nuit et ensuite d'agiter mains ou pieds. Le mouvement produit une luminescence du plancton, par excitation. C'est vraiment impressionnant. Des milliers d'étoiles éphémères qui naissent en quelques secondes puis s'éteignent, aussi subitement.

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