Islande 2014 Eye in the sky

Le projet islandais de cette année 2014 s’articule sur une vision différente de celles déjà montrées ces dernières années. En mai dernier, l’acquisition d’un drône (S1000 de DJI) permettant d’emporter une camera professionnelle, a permis de découvrir cette île peuplée de millions d’oiseaux d’une manière inédite.

Une phase d’apprentissage des manoeuvres… comme ces petites oies du côté de Thingvellir

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La maîtrise de l’air n’est encore pas complètement acquise et ne le sera probablement jamais complètement  dans ces régions où les vents sont souvent imprévisibles et violents.

Cet aiglon de 7 semaines, rare en Islande (il n’en reste que 200 individus…) sera lui, parfaitement apte au vol, dans quelques semaines seulement.

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Mais…essayons d’aller voir tout de même…

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Préparation de vol devant le Snaefellsjokull.

 

Fri-drone en Islande – Pourquoi-pas.ch from Emmanuel Gavillet on Vimeo.

Vol dans la région de Myvatn, Fin de journée, ambiance martienne. D’autres vols suivront…

Le Sud, d’eau et de glace

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En fait ce n’est pas désagréable de ne rien pouvoir faire. Encore faut-il avoir à l’esprit la compréhension du mot. Je me se dis qu’il y a toujours une voie sur laquelle je ne me suis pas aventuré.

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Mais là tout est épuisé et il ne me reste que la patience. Trop de vent, trop d’embruns. Danger de mort pour la caméra 20×25, le plus grand risque n’étant pas la pluie car là encore je pourrais faire protection. Mais les rafales de vent éclateraient le soufflet comme un ballon trop gonflé. Pourtant certaines ambiances sont tellement islandaises… Et je suis paralysė, assis à observer seulement. Une leçon.

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Vers Vik, route 214

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Paravalanche bien spécifique…

Quittant la route 1 on tombe parfois sur de petits bijoux. Il suffit que la météo s’en mêle (en Islande c’est elle aussi qui fait la pluie et le beau temps!) et un lieu anodin devient originel. C’est ce sentiment de solitude et de bout du monde qui touche chacun. Cette impression d’être seul au monde, infime et remis à notre juste place, de rien.
La route 214 n’est certes pas bien longue, une vingtaine de kilomètres tout au plus. Mais aujourd’hui elle m’entraîne vers Nul Part… Indescriptible.

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Vastes plaines alluviales, sombres, puis entrée dans de très étroites vallées dont on ne sait si on en sortira. Le temps est excécrable et venteux. Impossible de sortir la caméra 20×25. Elle serait ici, à cet instant, à sa juste place.

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Des courbes de niveaux, lignes rouges qui en disent long, le voyage est somptueux

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Retour de Nul Part, petite accalmie à l’abri du vent

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Vers Landmannalaugar, en passant par Borganes et Reykjavik

Retour quelques jours sur quelques années passées… 2001. Visite de quelques Amis. Svanur à Borgarnes, Tomas et David près de Keflavik. Quelques soirées à reparler de tout ce temps. Tomas se souviens encore du 11 septembre 2001… Nous étions en mer ensemble avec les dauphins. Et puis il y eu ces plongées sur le Pourquoi-pas de Charcot, tant de souvenirs sont ici. Il y avait au fond de moi une appréhension à revivre cela et à devoir s’en séparer aussitôt. Je me rends compte à présent de l’intensité du vécu de cette époque, de ces Amitiés inaltérables.

Je quitte ce confort émotionnel. Les lieux et les ambiances connues sont trop rassurantes. Lors de mon voyage en 2001 je m’étais simplement fait la réflexion que le simple fait de placer sa brosse à dent dans un verre à dent donnait un pied à terre dont il est bon de se méfier!


Entre Borgarnes et Reykjavik

Je prends donc le soir même la route qui va de Reykjavik vers Grindavik afin de trouver un endroit où dormir. Brouillard, nuit et fatigue… Le véhicule semble avoir besoin de repos aussi, il répond étrangement dans les virages. C’est au matin, après quelques minutes de conduite que la chose m’inquiète. Un arrêt et découverte; un pneu avant gonflé à moitié. Étrange. Regonflage avec ma bonne vieille pompe à vélo, fuite d’air… Ma roue est crevée par une pièce de métal. Il me faut retourner vers Keflavik et réparer avant de m’engager vers le centre. Mon ami David me communique une bonne adresse et le voyage continue.

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Peu de temps sur la route 1 puis, depuis Hella la F225, montée vers Landmannalaugar, 53km de piste, quelques gués. Je me souviens être venu ici aussi lors des événements du 11 septembre 2001. Il me fallait alors “m’éloigner” de toute présence humaine.

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53 km de piste vers le Laugar

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Le calme, la lumière; tout ici semble être d’Origine. Je passe ici deux jours à faire prendre l’air, parfois sulfureux, à la caméra 20×25. Des heures de marche à se perdre dans les champs de lave et sur quelques ronds sommets empoisonnés par le vent.

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Champs de lave dans la descente vers Landmannalaugar

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Paysage vue du ciel… Mousse d’Islande

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Quelques lagopèdes peu farouches sur le chemin du retour. Descente dans ce dernier champ de lave, sans fin, où l’on croit à chaque instant faire fausse route. Puis, c’est une certaine platitude et enfin… la “maison” et le repas qui mijote.

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Je reprendrais bientôt la direction de Vik, puis de Jokulsarlon puis le bateau

Snaefellsjökull

23 septembre 2013, Dritvik et le Snaefellsjökull

Au matin, redėcouverte de cette belle plage de galet noir de Dritvik. Chasse au cailloux et collecte… C’est défendu…. Mais quelques pierres volėes tenant dans le creux d’une main ne mutileront certes pas cet endroit où il fait bon s’attarder à observer et surtout… Écouter.

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“Descends dans le cratère du Yocul de Sneffels que l’ombre du Scartaris viens caresser avant les calendes de juillet, voyageur audacieux, et tu parviendras au centre de la terre” Jules Verne

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24 septembre, au matin. Au pied du Snaefellsjökull (1446m)

Hier soir en longeant la côte vers le Nord du Snaefellsnes j’aperçu cette ferme abandonnée. J’avais envie de réaliser encore une image du Snaefellsjökull, mais qui soit d’une perspective différente. Repérage du lieu. La lumière de ce matin est exactement comme il se doit.

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Cette maison est celle d’un couple de fermier, décédés dans les années 1990. C’était la dernière exploitation de la région. Je ne peux m’empêcher d’imaginer la vie qui dû être la leur. Nés vers 1900, ils ont presque traversé le siècle dans ce décor “où les dégâts d’une nature fougueuse forment un formidable chaos”.

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Vers l’Ouest, Snaefellsjökull

21et 22 septembre 2013

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Quitter Myvatn aux aurores pour l’Ouest, par la la route 1. Croiser un mirage des Gastlosen…
Longue route finalement. Une bergerie, sur la gauche… un arrêt et voilà…

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Pour raccourcir mon parcours, je choisis la piste F586, depuis Stadur. Je manque de laisser échapper une bande de moutons en folie en ouvrant le portail qui donne accès à la piste.

Incompréhensible… Finalement je comprends leur tentative d’échapper à la justice en croisant quelques kilomètres plus haut des bergers chevauchant des quads, ramenant les troupeaux vers la plaine. Ces herbivores ressemblent à s’y méprendre aux caricatures bricolées par les enfants… grosse pelote de laine mal peignée, montée sur quatre cure-dents. Ils ont en plus le côté comique, rebondissant, que la course leur a donné.

Et puis cette traversées de quelques rivières à la tombée de la nuit dans une solitude totale.

Arrivée enfin, hors prévision, à 23h à Dritvik.

Myvatn

19 et 20 septembre 2013. Myvatn

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De la Terre, le sujet et puis le ciel, peu de ciel. Notre condition est terrestre, à chacun de nos pas nous ne voyons que les quelques mètres au devant de nous. Ne pas trop regarder ce ciel, cet infini.

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Comme toujours les images auront des avant-plans prononcés, le ciel sera, de principe, insignifiant. Même si à l’instant où ces lignes sont rédigées il flamboye et que mes yeux ne peuvent s’empêcher de le contempler, il restera proportionnellement infime. Travail sur cette Terre, cette chair meurtrie, à quelques mètres, rien de plus. Cela suffira bien.

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Islande 2013…

14 au 18 septembre 2013

Nicolas Bouvier disait que chaque voyage commence sous la semelle de sa chaussure, me semble-il? Les miens commencent invariablement sous les pneus de ce véhicule qui me sert tant et si bien de dortoir, de cuisine, de salle de bain, bureau et autre laboratoire photographique.

Départ de Hirtschal au Danmark, 1450km plus loin… Embarquement sans encombre avec la compagnie Smyril, prise de la chambre et vogue la galère! Pour cette fois ce fut ainsi. Mer très agitée et perte d’un peu plus d’un jour aux Féroés à cause du temps. Fin de la traversée non moins agitée.

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Entrée dans le Sedisfjordur

Finalement le repos aux Féroés aura permis d’avancer un peu des projets de film en cours de montage. Un montage sur l’Irlande en voguant vers l’Islande… curieux non. Quelques similaritės dans leurs paysages et jumeaux à une lettre près.

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Saint Brendan, moine irlandais naviguant le long des côtes islandaises, et rencontre avec une baleine

Montage video donc, la vue du sommet du M/S Norrøna, le ferry qui fait la liaison Danmark-Islande, est un peu plus… exotique que celle que j’ai l’habitude d’avoir sous ma fenêtre, en Gruyère.

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Au port des îles Féroés, le Norrøna en arrière plan.

Reprise de la traversée vers l’Islande, nuit tourmentėe, et puis l’approche. L’agitation s’est subitement calmée vers 11h, nous entrions dans le Sedisfjordur. Débarquement avec ces contrôles habituels, ces questions, ces chiens anti-drogue… Finalement le début d’une route, un premier col et la neige. Direction Nord, vers Myvatn. 120 km de route peu abordable. Mal de terre aux aguès.

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Retour sur ces endroits déjà connus. Première nuit au frais dans la voiture, moral pas beaucoup plus haut que les dernières vagues à l’arrivée à Sedisfjordur. La mise en route d’une pérégrination photographique avec la chambre 20×25 est toujours angoissante. Ce soir toutes les questions sont à nouveau là. C’est une nouvelle partition à écrire, ne pas recommencer la même interprétation. Conserver sa voie en changeant de chemin… Rester à l’écoute de ce que cette terre a encore à offrir. Tant de conditions me sont indispensables pour parvenir à seulement décider de déclencher.

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