Trente ans de travail autour de trois oeuvres géantes, des “Pietà’s”, des “écorchés”, des éclats d’“étreintes”, des jaillissements de “tendresses” jusque vers les plus petits et démunis de cette création...

Aux Beaux-Arts on l’appelait “le volcan”: montagne paisible mais gare si elle éclate... maîtriser ces énergies éruptives qui surgissent des abîmes les plus profonds et se jettent vers les hauteurs les plus désirées et folles...

C’est la raison pour laquelle tant de matières différentes. “Un piano n’a pas qu’une touche” répète-t-il... les émotions violentes demandent un adversaire qui tient le coup: c’est la pierre, puis le bois, puis le modelage, puis la peinture qui est déjà une formidable abstraction... puis, sur son “piano” les notes les plus fines: ces caresses d’un trait de crayon incroyablement tendre.

Ses “traces”, ses oeuvres, il les laisse à travers l’Europe toute entière et des amitiés d’artiste vont de la Bolivie par l’Angleterre, les Pays-Bas, la Tchéquie, jusqu’en Russie où l’Adadémie des Beaux-Arts de S.Petersbourg l’attend pour la Faculté de Sculpture monumentale...

Pour le moment il réunit ces artistes dans son grand atelier au centre de ce petit village des Préalpes Fribourgeoises: Matran près de Fribourg en Suisse.

Religieux ou artiste? Artiste et religieux? “Ce sont vos problèmes - pas les miens” dit-il. “Prenez le globe, partez des différents continents ou religions, percez un trou vers le centre - plus vous vous approchez du centre, plus ces différences de superficie disparaissent et deviennent inintéressantes. Ce qui compte, c’est ce qu’il y aura au centre... pour le moment c’est la recherche qui est importante - le but n’est pas encore atteint...alors bon courage et bon voyage à nous tous!”

L’atelier de Hugo de Matran a les portes grandes ouvertes à qui veut s’y arrêter un peu.